Celui qui m'est tombé des mains...{Une dernière danse, Victoria Hislop}

"L'Île des oubliés" de Victoria Hislop avait été un petit coup de coeur, je l'avais trouvé agréable à lire, bien documenté, et j'avais été emportée par l'histoire, c'est donc sans appréhension que j'avais acheté "Une dernière danse". Sur le papier ce roman avait tout pour me plaire: danse (j'ai fait de la danse classique pendant 20 ans), Espagne et guerre civile (j'ai deux grands-parents espagnols, dont une grand-mère andalouse, et un arrière grand-père qui a combattu au côté des Républicains). Et pourtant...

Présentation:

Titre:Une dernière danse
Auteure: Victoria Hislop
Date de première parution: 2009 en Grande Bretagne, 2014 en France
Mon exemplaire: Le Livre de Poche, 613 pages.




LA TRADUCTION

Je ne sais pas si c'est que c'est réellement mal écrit, ou si c'est la traduction qui est maladroite, mais la langue n'est pas très agréable à lire... Sans doute un mélange des deux. C'est d'autant plus agaçant, que, déformation professionnelle oblige, j'ai passé mon temps à essayer de deviner ce qu'était la version originale, les expressions et mots employés en anglais.
Victoria Hislop en fait trop. Trop d'adjectifs, trop d'expressions, trop de clichés, trop, trop, trop.

Et le titre, parlons-en. Si vous avez été ado dans le années 2000, et si je vous dis "Une dernière danse", levez la main ceux qui ont la chanson de Kyo dans la tête
Pour le coup, ce n'est pas la faute de l'auteure, le titre original est "The Return". Qui donc a (mal) choisi ce titre français, la traductrice Séverine Quellet, ou l'éditeur? 

Je dois admettre que si ce sont les intrigues qui m'attirent en tout premier lieu vers un roman, je suis aussi très sensible à la langue, aux mots, aux innovations narratives. Et le moins qu'on puisse dire c'est que je suis ici restée sur ma faim.


LES CLICHES

Malheureusement, les personnages et l'histoire ne m'ont pas retenue non plus.
Les personnages sont clichés, les deux amies typiquement diamétralement opposées: une blonde, une brune, une fine, une plantureuse, une discrète, une délurée, une ordonnée, une bordélique...
Et je ne me suis pas du tout attachée à Sonia, le personnage principal, que je n'ai pas trouvée fragile, touchante, pudique, mais renfermée et légèrement hypocrite: elle n'a fait que m'agacer.

Enfermée dans un mariage londonien grisâtre, elle découvre la danse latine, et part avec son amie à Grenade en Espagne, pour un stage de danse, et va "se réveiller".

On retrouve là un cliché courant chez les britanniques, qui se considèrent comme pudiques à l'extrême, et qui vont donc se dévergonder dans les pays du Sud de l'Europe, ici l'Espagne, où les gens sont plus libres, mais aussi plus natures, au sens péjoratif du terme, plus connectés à leur côté animal. C'est un cliché profondément ancré, que l'on retrouve déjà dans les romans gothiques du XVIIIe siècle, tels que "The Mysteries of Udolpho" d'Ann Radcliffe, ou "The Monk" de Matthew Gregory Lewis, qui, pour pouvoir donner vie à des personnages torturés, pervers, manipulateurs, ne peuvent se dérouler qu'en Espagne ou en Italie

Bon, et puis, ce fameux stage de danse... On comprend que c'est de la salsa qu'elle pratique. Il faudra m'expliquer l'intérêt d'aller à Grenade pour faire un stage de salsa. Ici, danse "latine", veut dire d'Amérique latine, pas d'Espagne. Aller à Grenade pour se perfectionner me semble donc aussi cohérent que d'aller à Lille apprendre la bourrée auvergnate... Ce n'est qu'un prétexte narratif pour qu'elle découvre le flamenco et d'autres personnages dans cette ville. 

A Grenade, elle va rencontrer (totalement par hasard, hein !) le propriétaire d'un café d'humeur bavarde, et il va commencer à lui raconter l' histoire d'une famille.


Crédit photo: Unsplash, Victoriano Izquierdo.

UNE LECTURE INTERROMPUE

Je dois avouer que je ne suis pas allée beaucoup plus loin, tant l'ensemble m'agaçait. J'ai donc lu uniquement la première partie, jusqu'à la page 157.
Et pourtant, j'ai quand même deviné la révélation finale... pour vous dire si c'est convenu. (J'ai vérifié en feuilletant la fin du roman.)

Alors, peut-être que j'aurais dû continuer; la partie se passant dans les années 1930 était peut-être plus intéressante... mais je crois que je n'ai pas voulu prendre le risque de lire à nouveau tout un tas de clichés sur les espagnols et la guerre.


Note finale


En toute honnêteté, les livres que j'abandonne en cours de route sont assez rares. 
Et je tiens à préciser que ce n'est pas parce que je ne lis que de la "grande" littérature, je suis aussi amatrice de chick litt à mes heures :) Mais chick litt ne veut pas dire convenu, cliché et mal écrit.

"Une dernière danse" est donc une grosse déception...
On entend en ce moment beaucoup parler de son dernier livre paru en France, "Carte postale de Grèce", et j'ai lu quelques critiques positives ici ou là, mais je suis un peu frileuse...
Sachant pourtant que j'avais bien aimé "L'Île des oubliés", que j'ai trouvé plutôt réussi malgré quelques passages convenus,  j'espère qu' "Une dernière danse" n'était qu'une erreur de parcours...



En attendant, je serais vraiment curieuse d'avoir votre avis, j'aimerais vraiment savoir si je suis trop virulente ou non
Est-ce que vous l'avez lu? Vous avez été déçu(e), ou au contraire vous l'avez aimé?
Pensez-vous que je devrais lui laisser une chance et reprendre ma lecture?

A bientôt

2 commentaires

  1. Je ne suis pas étonnée. J'avais bien aimé "L'île des oubliés" mais je l'avais trouvé un peu léger niveau style alors je n'ai pas voulu tenter le diable avec ce livre qui surfait beaucoup trop sur le succès du premier.

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